Vingt-trois militaires burundais révoqués par Nkurunziza
Un décret présidentiel datant du 26 mai, a révoqué vingt-trois officiers supérieurs burundais, envoyés dans des écoles d’études militaires mais qui ne sont toujours pas rentrés au pays.
Ces officiers étaient partis pour des études en France, en Belgique et au Canada; mais depuis le coup d’État manqué du 13 mai 2015 avec le général Godefroid Niyombare, certains officiers dont l’ancien porte-parole de l’armée, le colonel Adolphe Manirakiza, refusent de revenir dans leur pays, craignant pour leur vie.
Selon le porte-parole du président burundais, Jean-Claude Ndenzako, le décret est venu sanctionner «la désertion à l’étranger».
Avec les accords de paix et de réconciliation signés le 20 avril 2000 à Arusha en Tanzanie, les différents mouvements rebelles essentiellement hutus dont le CNDD-FDD, aujourd’hui au pouvoir, avait fusionné avec l’ancienne armée majoritairement tutsie pour former les forces armées burundaises.
Mais depuis mai 2015, un groupe de mutins avaient voulu en vain renverser le président Pierre Nkurunziza. Beaucoup de militaires ont rejoint dans le maquis les mouvements rebelles naissants et certains militaires avaient affirmé être à la tête de mutins ayant pour objectifs de renverser le pouvoir de Bujumbura.
Le porte-parole du HCR, Babar Baloch, a déclaré la semaine dernière que plus de 410.000 personnes ont fui les violences au Burundi depuis 2015 pour se réfugier dans des pays voisins, notamment «la Tanzanie, le Rwanda et la République démocratique du Congo».
Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences depuis la candidature en avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année.
Ces violences ont déjà fait de 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG), ayant également constaté des centaines de cas de disparition forcée et de torture.