L’ONU dresse l’inventaire des crimes commis en Centrafrique

Le Haut Commissariat des droits de l’Homme des Nations unies en lien avec la Minusca, a publié ce mardi, un rapport dressant un vaste inventaire des crimes commis dans les affrontements armés en Centrafrique de 2003 à 2015.

Le rapport de l’ONU intitulé «mapping», constitue une base de travail pour la Cour pénale spéciale (CPS) créée en 2015 et révèle selon le Haut-commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein «les souffrances considérables de la population de ce pays riche en minéraux qui est parmi les plus pauvres au monde».

«En République centrafricaine, l’impunité a toujours été la règle et la justice l’exception», souligne ce rapport devant permettre de savoir si les massacres ciblés entre communautés n’ont pas constitué des faits de génocide.

Un document de plus de 300 pages qui servira surtout de base de travail au procureur de la Cour pénale spéciale (CPS) qui vient d’arriver à Bangui, car il se révèle précis sur les Lieux, les dates, le mode opératoire des assaillants (armée régulière, groupes armés…) et le calvaire des victimes, …

La Cour pénale spéciale créée par une loi centrafricaine de 2015, intègre des magistrats aussi bien locaux qu’étrangers qui doivent commencer les enquêtes sur les crimes de guerre commis à partir de 2003, année du renversement du président Ange-Félix Patassé par François Bozizé.

Bozizé a lui aussi été renversé en 2013 par les rebelles à majorité musulmane de la Séléka, suscitant une contre-offensive menée par des milices chrétiennes, les anti-balaka. La Centrafrique a depuis lors, basculé de nouveau dans la violence avec des morts par dizaines et des milliers de déplacés.

L’intervention de la France (jusqu’en octobre 2016) et de la Minusca a permis le retour au calme dans la capitale Bangui mais pas dans l’intérieur du pays qui connaît un regain de violences depuis novembre.

Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a déclaré mardi que la résurgence des violences en Centrafrique a fait fuir 88.000 personnes depuis le début du mois de mai.

 

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