Les candidats à la présidentielle au Rwanda seront contrôlés sur les réseaux sociaux
Une nouvelle décision de la Commission électorale indépendante du Rwanda somme les candidats à la présidentielle du 4 août prochain à lui soumettre, tout message qu’ils souhaitent publier sur les réseaux sociaux durant leur campagne.
L’opposition craint son utilisation pour empêcher toute critique envers le régime du président Paul Kagame. Le président de la Commission électorale nationale (NEC), Kalisa Mbanda, a confié à la presse, avoir demandé ce lundi, aux candidats de «présenter leurs messages, leurs brouillons» afin de vérifier «s’ils ne vont pas à l’encontre de la loi».
Selon Mbanda, «c’est dans le but de limiter les dégâts» et «éviter des expressions, des paroles, des actes qui peuvent amener la population à des actes d’insécurité, au réveil du divisionnisme dans la population rwandaise».
De son côté, l’opposition s’est insurgée contre cette décision qualifiée d’«injuste» et dit craindre que les messages «très critiques» envers le parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR), puissent être bloqués, sous couvert d’atteinte à la sécurité nationale».
Frank Habineza, président du Parti démocratique vert, seule formation d’opposition autorisée au Rwanda, et un des candidats déclarés à la présidentielle, a assuré envisager des poursuites contre la NEC. «C’est injuste, car nous estimons que les réseaux sociaux doivent être quelque chose de spontané», a déclaré à Habineza.
La nouvelle mesure, publiée au journal officiel, prendra effet dès le début de la campagne électorale le 14 juillet et concernera tous les « messages, photographies ou autre matériel de campagne » publié sur les réseaux sociaux.
Les messages devront être soumis au moins 48 heures avant leur publication, aux sept commissaires de la NEC, qui pourront suggérer des corrections. Si «le message n’est pas accepté, il ne pourra pas être publié», a averti Mbanda.
Le 4 août 2017, 6,8 millions de Rwandais seront appelés aux urnes pour l’élection présidentielle. Quatre candidats de l’opposition ont déclaré leur intention de participer à la présidentielle face au président sortant Paul Kagame dont une réforme controversée de la Constitution adoptée en décembre 2015, lui permet de se représenter une nouvelle fois à la présidentielle.