Burkina Faso: Une nouvelle coalition contre la gouvernance du président Kaboré
Plusieurs organisations de la société civile (OSC) burkinabè ont annoncé, ce dimanche à Ouagadougou, la création d’une coalition contre la «mal gouvernance» sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, appelant à «sauvegarder l’esprit de l’insurrection populaire» anti-Compaoré.
Ces OSC estiment que «les mauvaises pratiques comme la mal gouvernance, la gestion clanique, la politisation de l’administration (…) n’ont pas pris fin» avec le régime du président Roch Marc Christian Kaboré.
La nouvelle structure, baptisée « Coalition Bori Bana » (la course est terminée ou fin de parcours, en langue nationale dioula), regroupe «plusieurs centaines» d’organisations membres du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile, dont le Mouvement du 21 avril (M21) ou encore la Coalition africaine pour la renaissance (CAR), en pointe dans la chute du régime Compaoré, a été présentée devant plusieurs centaines de jeunes rassemblés à la Maison du peuple, la plus grande salle de spectacles de Ouagadougou.
Selon la porte-parole de la coalition Safiatou Lopez Zongo, «cette élection de Roch Marc Christian Kaboré qui a suscité l’espoir au sein de la jeunesse et des femmes est en train de se traduire en désespoir».
Elle pointe du doigt «les mauvaises pratiques comme la mal gouvernance, la gestion clanique…ces pratiques moyenâgeuses tant dénoncées au CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès, le parti de Compaoré)», qui « n’ont pas connu de véritable rupture avec le pouvoir et sa majorité».
Kaboré a remporté l’élection de novembre 2015, après que son prédécesseur Blaise Compaoré ait été chassé un an auparavant par une révolte populaire contre un projet de révision de la Constitution qui lui aurait permis de briguer un nouveau mandat après 27 ans au pouvoir.
Kaboré s’était engagé au lendemain de son élection, à faire reculer la pauvreté dans son pays, l’un des moins développés de la planète. Depuis, son gouvernement à lancé un ambitieux « plan national de développement économique et social » de 28 milliards d’euros sur cinq ans. Cependant depuis son arrivée au pouvoir, le régime de Kaboré fait l’objet de vives critiques, y compris dans son propre camp.
Le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, numéro deux du régime et du MPP, avait notamment appelé en juillet 2016 le gouvernement à cesser d’être « un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à signer des papiers et des accords ».
En février dernier, l’opposition avait elle aussi, jugé «chaotique», le mode de gestion du pays par le président Kaboré pendant sa première année au pouvoir.