Paris appelle la Libye à traiter dignement les migrants
La France a appelé ce lundi les autorités libyennes à « tout mettre en œuvre pour que les migrants soient traités dignement », suite aux conditions de vie « exécrables d’un point de vue sanitaire » constatées dans les centres de rétention en Libye, comme décrit par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
Lors d’une visite surprise de quelques heures en Libye, Filippo Grandi avait dénoncé une situation « épouvantable » dans les centres de rétention où sont détenus des milliers de migrants, interpellés ou sauvés en Méditerranée lors de leur traversée vers l’Europe.
Dans le centre de Zaouïa, le plus grand du pays, où sont détenus 1.200 migrants, c’est un trou séparé du reste de la chambre par un simple rideau qui fait office de toilettes. Ce manque d’hygiène favorise la prolifération des maladies comme la gale.
Les migrants ont aussi fait cas de mauvais traitements infligés par les gardiens libyens, comme les coups de fouet sur la plante des pieds qui les empêchent de marcher pour sortir dehors. Dans le camp pour femmes de Sorman, à 20 km de Zaouïa, des cas de viols ont été également signalés.
Suite à ce constat du chef du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et de nombreuses ONG qui dénoncent régulièrement le traitement réservé aux migrants en Libye, la France a appelé les autorités libyennes à « tout mettre en œuvre pour que les migrants soient traités dignement ».
Le porte-parole du Quai d’Orsay Romain Nadal a déclaré qu’il s’agit «d’une priorité en matière de protection des droits de l’Homme et de lutte contre la criminalité organisée».
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, les côtes libyennes sont devenues les passages les plus utilisées par des migrants en partance pour l’Europe. Le gouvernement d’union nationale (GNA) installé à Tripoli depuis mars 2016, et contesté par un gouvernement rival dans l’est du pays, a très peu d’autorité sur le pays.
La France a récemment annoncé son intention de renforcer son action en Libye, au plan politique et sécuritaire, pour favoriser le « redressement » des institutions libyennes et contrer la menace terroriste.