Le président ougandais juge « inutile et mauvais » le recours à la torture
Dans une lettre adressée aux chefs de la police et des services de sécurité, le président ougandais, Yoweri Museveni a dénoncé ce mardi, le recours « inutile et mauvais » à la torture.
Museveni répondait à des accusations récentes formulées par plusieurs personnes, dont un maire, ayant été détenu à la prison de Nalufenya, à 80 km de la capitale, Kampala.
Le maire avait affirmé que la police lui avait infligé des traitements inhumains lors de son interrogatoire pour son implication présumée dans le meurtre en mars dernier, du porte-parole de la police ougandaise, Andrew Kaweesi. Treize autres hommes ont été inculpés en lien avec ce meurtre.
Des photos de Geoffrey Byamukama, maire de Kamwenge (ouest), à l’hôpital avec d’effroyables blessures aux jambes et au dos, ont suscité l’indignation de nombreux Ougandais quand elles ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux la semaine dernière.
A l’instar du maire Byamukama, d’autres co-accusés ont exhibé des blessures qu’ils affirment être les séquelles des tortures policières, lors de leur comparution devant un tribunal le 5 mai.
Des faits qui font dire au président Yoweri Museveni que «l’usage de la torture est inutile et mauvais», et d’ajouter «et si, comme certains groupes l’ont prétendu dans les médias, elle a été utilisée, alors elle ne doit plus l’être».
Dans sa lettre, le président ougandais indique que la torture pourrait être appliquée à « la mauvaise personne, à quelqu’un qui est complètement innocent », ce qui serait « très injuste », ajoutant que «les techniques modernes de la police scientifique et les témoignages peuvent suffire» à confondre les accusés.
Tout en appréciant la démarche de Museveni, qui est une avancée dans ce pays, la directrice de Human Rights Watch (HRW) en Afrique, a regretté sur Twitter, le fait que le président n’ait pas demandé l’ouverture d’enquête et que les auteurs de ces tortures rendent des comptes.
L’organisation de défense des droits de l’Homme avait publié en 2009, un rapport intitulé « Open secret », qui indique que « la torture et la détention illégale prolongée restent parmi les violations des droits de l’Homme les plus répétées et les plus problématiques en Ouganda ».