Un parti d’opposition rwandaise dénonce l’assassinat d’un des siens
Les Forces démocratiques unifiées (FDU), parti de l’opposante rwandaise emprisonnée Victoire Ingabire, non reconnu légalement par les autorités, a dénoncé ce jeudi « l’assassinat » d’un de ses membres, disparu la semaine dernière dont le corps sans vie à été retrouvé lundi.
La police rwandaise, avait indiqué que le corps sans vie de M. Habarugira a été retrouvé lundi au bord d’une route dans le district de Bugesera (sud), à une soixantaine de kilomètres de son lieu de résidence.
Selon Boniface Twagirimana, le vice-président des FDU, l’opposant Jean Damascène Habarugira, activiste du parti dans le district de Ngoma, avait disparu après s’être rendu à un rendez-vous avec un soldat démobilisé du nom de Théophile Bizimana, « chargé de la sécurité dans son village ».
Twagirimana a par ailleurs indiqué que M. Habarugira était « en conflit avec les autorités locales » depuis plusieurs mois, car il s’opposait à la politique de planification agricole du gouvernement.
La police a confirmé que ce M. Bizimana, dernière personne avoir vu la victime, avait été arrêté dimanche. Elle a précisé qu’une enquête était en cours, sans donner plus de détails sur le suspect.
Depuis la fin du génocide de 1994 qui a fait environ 800.000 morts essentiellement parmi la minorité tutsi, le Rwanda est régulièrement salué pour sa stabilité et ses performances économiques.
Mais le pays est cependant pointé du doigt pour son manque d’ouverture politique.
La présidente des FDU, Victoire Ingabirepurge une peine de 15 ans de prison à Kigali pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre », « minimisation du génocide de 1994 » contre les Tutsi et « propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence ».
Son parti comme d’autres formations d’opposition ne sont pas reconnus par les autorités, qui les considèrent comme des ennemis de l’État ou les accusent d’être proches de personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide.
Le président Paul Kagame, homme fort du pays depuis 1994, briguera le 4 août, un troisième mandat autorisé par une réforme contestée de la Constitution adoptée par référendum en décembre 2015.Pour l’heure, trois candidats d’opposition ont déclaré leur volonté de se présenter face à M. Kagame.