Côte d’Ivoire : Une centaine d’ex-rebelles ont pris les corridors de Bouaké
Une centaine d’anciens rebelles démobilisés ont bloqué lundi matin, les accès nord et sud de la ville de Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire, point de départ des mutineries qui ont secoué le pays en janvier dernier, avant d’entamer des négociations avec les autorités préfectorales de la ville.
Les ex-démobilisés de l’ex-rébellion de 2002 qui avait pris le contrôle du nord de la Côte d’Ivoire, scandaient «on veut nôtre part du gâteau», sans violence et sans armes. Des forces de sécurité surveillaient le mouvement mais sans intervenir.
Après des discussions avec le préfet de Bouaké, les ex-rebelles des Forces nouvelles qui avaient bloqué l’accès sud de la ville ont décidé de suspendre leur mouvement d’humeur.
Selon Mamadou Ouattara, porte-parole du mouvement, à la suite des discussions avec le préfet, « un rendez-vous ferme est pris pour rencontrer le chef de l’Etat incessamment ».
Dans leur mouvement de protestation, a-t-il ajouté, les ex-rebelles réclament à l’Etat le paiement de «18 millions de F CFA (27.000 euros) par personne», ainsi que la reconnaissance de grade de caporal et leur intégration dans l’armée.
Malgré le mouvement de colère de ces ex-combattants, les commerces sont restés ouverts et les transports en commun ont fonctionné normalement.
Début janvier, le pays a été secoué par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes de l’intérieur.
Le gouvernement avait accédé à la principale revendication des mutins par le versement d’une prime à 8.500 membres de l’ex-rébellion, suscitant la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord financier et qui s’étaient à leur tour mutinés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).
Contrairement, aux mutins de janvier, ces démobilisés qui ont manifesté lundi, ne font plus partie de l’armée et ne vont pas toucher les primes promises aux mutins de janvier.
Il s’agit d’anciens membres des Forces nouvelles, la rébellion qui a occupé le nord de la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 et soutenu l’actuel président Alassane Ouattara lors de la crise postélectorale de 2010-2011.