Afrique du Sud: Zuma interpellé par la justice sur son remaniement controversé
Le dernier remaniement au sein du gouvernement sud-africain qui a vu le départ du respecté ministre des Finances, Pravin Gordhan, continue de faire des vagues en Afrique du sud.
Saisie par l’Alliance démocratique (DA), le principal parti de l’opposition dans le pays, la justice sud-africaine a ordonné ce jeudi au président Jacob Zuma de publier tous les documents qui ont justifié ce remaniement controversé.
Suite à cette plainte, un juge du tribunal de la capitale, Pretoria, a exigé du chef de l’Etat de remettre au plaignant « tous les documents et enregistrements électroniques » liés au remaniement.
Les avocats de Zuma ont expliqué jeudi devant le tribunal que le chef de l’Etat avait remanié son gouvernement en vertu des pouvoirs que lui confère la Constitution, alors que les plaignants estiment que la décision de Zuma était fondée sur un « faux » rapport des services de renseignement selon lequel Gordhan discréditait délibérément le chef de l’Etat lors de ses déplacements à l’étranger.
Le limogeage fin mars de M. Gordhan avait provoqué des manifestations de rue dirigée contre M. Zuma et accéléré la dégradation de l’Afrique du Sud au rang d’investissement « spéculatif » par deux des trois grandes agences de notation financière internationales.
L’examen d’une nouvelle motion de défiance contre le président Zuma, à l’initiative de plusieurs partis d’opposition est suspendu à une décision de la Cour constitutionnelle qui doit décider le 15 mai si les députés peuvent s’exprimer à bulletin secret.
Le président sud-africain davantage fragilisé par ce remaniement après les affaires de corruption, a dû quitter précipitamment un rassemblement organisé le 1er mai par la puissante centrale syndicale Cosatu, partenaire de l’ANC, sous les huées.
L’opposition espère profiter de ces divisions pour mettre un terme au règne de l’ANC lors des élections générales de 2019.