Brazzaville mettra fin en décembre 2017 au statut de réfugiés pour les Rwandais
Les réfugiés rwandais installés au Congo-Brazzaville ne bénéficieront plus du statut de réfugiés dès le 31 décembre 2017, une mesure qui vise à inciter ces derniers au retour dans leur pays d’origine.
Les gouvernements du Congo et du Rwanda, en partenariat avec le Haut Commissariat au Réfugiés (HCR), travaillent sur cette échéance, mais dans la communauté des réfugiés rwandais, la majorité s’oppose à une telle mesure.
« Chaque année, on célèbre le génocide des Tutsi à Kigali. Mais nous, quand est-ce que nous aurons le devoir de mémoire pour nos parents massacrés ? Nous préférons encore rester en exil », affirme Basile, un jeune Rwandais, stressé depuis que l’annonce de la clause de cessation de son statut de réfugié lui a été notifiée.
Mais la clause de cessation de statut des réfugiés pour les Rwandais est irréversible aujourd’hui, et à Bétou au nord du Congo, le HCR s’apprête à organiser le rapatriement de tous les volontaires qui souhaiteraient retourner chez eux. On compte 1979 réfugiés rwandais dans cette partie du Congo, et 3000 à Brazzaville la capitale du pays.
Dans leur argumentation pour le refus de cette démarche, ces réfugiés mettent en avant les difficultés subies lors de fuites du génocide en 1996.
La vice-présidente de l’association des étudiants rwandais à Brazzaville, Marie Claire Nyihamahoro s’étonne que le gouvernement rwandais les invite aujourd’hui à revenir au pays.
« Mais ce sont eux qui nous ont massacrés dans les forêts de RDC, et le rapport Mapping le démontre. Nous avons peur de rentrer dans ces conditions », dit-elle.
Une ONG locale, l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC), présidée par Loamba Moke, mène des actions dans le but de dissuader le Congo et le Rwanda, menaçant même de saisir dans un mois, la Commission africaine des droits de l’homme.
Depuis leur arrivé, plusieurs réfugiés rwandais se sont bien intégrés au Congo et y développent de bonnes affaires, une raison supplémentaire pour eux de ne pas retourner dans leur pays d’origine.