L’arrangement politique en RDC finalement signé sans les évêques et une partie de l’opposition
Les évêques catholiques et une partie de l’opposition congolaise étaient absents ce jeudi à la cérémonie de signature de l’arrangement particulier, un document permettant la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre.
L’aile du Rassemblement dirigée par Félix Tshisekedi a déclaré dans un communiqué, ne pas être concernée et a qualifié de « forfaiture » cette cérémonie. Cette partie de l’opposition qui «appelle à des actions de protestation», déplore ce qu’elle qualifie d’entêtement du président Joseph Kabila de liquider purement et simplement l’accord obtenu sous la médiation des évêques congolais.
Cet accord particulier ne recueille pas encore l’adhésion de toutes les parties prenantes dans la crise politique en RDC. Bien que représenté à la cérémonie, le Front pour le respect de la Constitution, proche du parti de Jean-Pierre Bemba a affirmé que sa coalition avait besoin de temps pour lire le texte signé.
L’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui n’était pas présent à la cérémonie, a estimé pour sa part, qu’il ne voyait «pas d’inconvénient si toutes les parties prenantes se mettent d’accord pour signer l’arrangement particulier».
Pour le camp Kabila c’est «un grand événement qui vient ainsi couronner les efforts déployés par toute la classe politique, le chef de l’Etat en tête», a commenté le président de l’assemblée nationale, Aubin Minaku.
Le texte prévoit entre autres la formation d’un «gouvernement d’union nationale» de 54 membres, coiffés par le Premier ministre, Bruno Tshibala.
Quant au poste de président du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) destiné à l’opposant historique Tshisekedi, avant son décès, il ne reviendra pas nécessairement à un membre du Rassemblement, comme prévu dans l’accord. L’arrangement particulier prévoit en effet sa « désignation par consensus » par les membres du CNSA réunis autour du chef de l’État.
Quelques dissidents du Rassemblement notamment Joseph Olenghankoy et Lisanga Bonganga ont eux, signer le document pour le compte de la plateforme.
« Pour le Congo et face à l’urgence, nous ne cherchons pas l’unanimité absolue mais plutôt une majorité de Congolais, qui acceptent d’adhérer à l’accord », a expliqué Tryphon Kin-Kiey Mulumba, membre du bureau politique de la majorité présidentielle.