L’OMS compte tester un vaccin antipaludique dans trois pays africains en 2018
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé lundi à Nairobi, à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, qu’un vaccin antipaludique allait être testé pour la première fois à grande échelle dans trois pays africains : le Kenya, le Ghana et le Malawi.
Le vaccin est destiné aux enfants en bas âge, les plus touchés par cette maladie, première cause de mortalité dans plusieurs pays africains dont la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Le vaccin antipaludique, baptisé Mosquirix, a été mis au point par l’un des plus grands laboratoires pharmaceutiques britanniques, en partenariat avec l’ONG Path Malaria Vaccine Initiative.
Le programme pilote commencera milieu 2018, mais si l’OMS l’a annoncé lundi c’est pour une raison bien précise, selon Mary Hamel, la responsable de la coordination du programme de vaccination antipaludique de l’OMS.
« Nous essayons de trouver un vaccin contre le paludisme depuis des dizaines d’années, c’est un jour très important. Nous voulions l’annoncer à tous les pays qui vont participer au programme en cette Journée mondiale de lutte contre le paludisme pendant la semaine africaine de la vaccination. Il s’agit de montrer l’importance de la disponibilité de ce vaccin. »
L’OMS espère vacciner 360 000 enfants dans les trois pays choisis pour cette expérience, entre 2018 et 2020. Pourtant, l’efficacité de ce vaccin est limitée. La prévention reste de rigueur.
« Ce vaccin n’empêchera pas les enfants d’être contaminés par le paludisme. Il réduira seulement le nombre de crises aiguës de paludisme. Il est très important que les parents continuent d’utiliser des moustiquaires imprégnées d’insecticide pour leurs enfants. En cas de fièvre, les parents doivent emmener leurs enfants à la clinique », insiste Mary Hamel.
Le Kenya, le Ghana et le Malawi ont été choisis pour accueillir ce test. Les critères de sélection de ces pays incluaient un fort engagement de la part du ministère de la Santé, un taux très élevés de transmission du paludisme, un très bon usage des interventions de contrôle du paludisme, un bon usage des vaccins pour enfants disponibles dans le pays.
L’Afrique est de loin le continent le plus touché par le paludisme. Selon des chiffres de l’OMS, en 2015, sur 429.000 personnes tuées des suites de cette maladie, 92% des victimes se comptaient sur le continent africain. Au total, le paludisme touche 212 millions de personnes dans le monde et un enfant de moins de 5 ans s’éteint toutes les deux minutes des suites de cette maladie.