L’Angola renforce la sécurité à sa frontière avec la RDC
Malgré l’annonce de la fin du conflit dans le Kasaï par le ministre congolais de l’Intérieur, les autorités angolaises ont décidé ce mercredi de renforcer les effectifs de la police à leur frontière nord où affluent les réfugiés fuyant les violences dans la province du Kasaï en République démocratique du Congo (RDC) voisine.
Le commandant en chef de la police, le commissaire Ambrosio De Lemos, a ainsi déclaré sur la radio publique RNA, que « la police nationale angolaise a intensifié les patrouilles à la frontière avec la République démocratique du Congo afin d’éviter la pénétration de groupes armés sur le territoire national ».
Les combats qui opposent depuis six mois, les forces armées congolaises à une rébellion dans quatre provinces du centre de la RDC (Kasaï-central, Kasaï, Kasaï-oriental et Lomami) ont provoqué un afflux de réfugiés vers l’Angola voisine, estimé à plus de 9.200 personnes, selon les autorités locales.
3.200 réfugiés, dont 1.400 enfants, ont été accueillis dimanche dernier dans le camp d’accueil de Mussungue (province de Lunda Norte).
Le général De Lemos assure cependant que « tous les réfugiés congolais qui sont sur le territoire national sont traités de façon humaine ».
Les violences dans la région congolaise du Kasaï qui ont déjà fait au moins 400 morts, ont été provoquées par la mort en août lors d’une opération militaire d’un chef coutumier local, Kamwina Nsapu entré en conflit avec le pouvoir central.
L’Onu qui a perdu deux de ses enquêteurs dans le Kasaï a annoncé mercredi, avoir découvert 17 nouvelles fosses communes dans cette partie du pays. Le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme somme les autorités de Kinshasa d’ouvrir sans tarder, une enquête sur les 40 charniers mis au jour depuis septembre.
L’Organisation des Nations unies a par ailleurs, annoncé la libération de seize de ses employés, pris en otages dans la journée de mardi par d’ex-rebelles sud-soudanais, dans le camp pour anciens combattants de Munigi dans l’est de la RDC, où vivent quelque 530 anciens rebelles du Soudan du Sud, qui ont fui les combats dans la capitale de leur pays, Juba.
Ces anciens combattants, désarmés à leur arrivée sur place, demandent depuis des mois, à être déplacés mais l’ONU ne parvient pas à leur trouver un autre pays d’accueil.