Réouverture du campus universitaire au Niger
Le ministre nigérien de l’Enseignement supérieur a annoncé dans un communiqué, la réouverture du campus universitaire de Niamey, le plus important du pays, fermé depuis une semaine, à la suite d’une manifestation des étudiants qui a fait un mort.
Une centaine d’étudiants manifestants à Niamey avait paralysé, lundi dernier, la circulation à l’aide de pneus enflammés, de troncs d’arbres et de blocs de pierres, principalement sur la rive droite du fleuve Niger où se trouve l’université.
D’après un bilan officiel, 313 personnes ont été interpellées, dont 57 ont été ensuite libérées, et 109 autres dont 21 policiers ont été blessées.
Le communiqué lu à la radio publique indique que « le ministre de l’Enseignement supérieur informe l’opinion publique de la réouverture du campus universitaire de Niamey à compter du samedi 15 avril 2017, suite à la rencontre » samedi après-midi entre le président du Niger, Mahamadou Issoufou avec des syndicats des étudiants.
Ousseïni Sambo, le secrétaire général du syndicat l’Union des scolaires nigériens (USN) avait en effet, a affirmé le jour même, avoir «rencontré le président de la république et des engagements ont été pris pour renouer le dialogue entre l’USN et le gouvernement». Il avait aussi souligné que des sanctions vont être prises à l’encontre de responsables officiels.
La police nigérienne a notamment annoncé dimanche avoir arrêté « trois » de ses éléments « suspectés » d’avoir violemment tabassé un manifestant à Niamey. Lors d’un point de presse, le porte-parole de la police, Adily Toro a expliqué que les trois policiers « sont placés en garde à vue », pour avoir « fait subir à un manifestant un traitement contraire au principe d’éthique et de déontologie » qui « gouverne l’action de la police ».
Le ministère a rouvert également le campus de l’université de Maradi (centre) où des étudiants avaient eux aussi manifesté en début de semaine.
Vendredi, le parquet a remis en liberté 83 manifestants arrêtés à Niamey, mais plusieurs autres responsables de syndicats d’étudiants ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de la capitale, selon l’USN.
Selon le syndicat des étudiants, Mala Bagalé, un étudiant en troisième année de sociologie, tué lors des événements, avait succombé après avoir été atteint par « une grenade lacrymogène », alors que la police parle d’un « manifestant blessé suite à une chute », sans lien avec les « opérations de maintien de l’ordre » qui n’ont occasionné « aucune perte en vie humaine ».