Le milliardaire Mo Ibrahim dénonce les complices de la corruption en Afrique
L’homme d’affaires anglo-soudanais Mo Ibrahim, classé par le Time magazine parmi les 100 personnes les plus influentes de la planète, a fustigé vendredi dernier les « complices de la corruption en Afrique », notamment français, en marge du forum de sa Fondation qui célébrait son dixième anniversaire à Marrakech, dans le sud du Maroc.
Chaque année, sur invitation de la Fondation Mo Ibrahim, personnalités politiques et du monde des affaires, se sont donnés rendez-vous dans la ville ocre du Royaume, vue « d’identifier les enjeux politiques clés du continent ».
Parmi les participants au dixième anniversaire de la fondation, organisé du 6 au 9 avril à Marrakech, figuraient notamment le milliardaire nigérian Aliko Dangote, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, le patron de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina ou encore l’ancien président allemand, Horst Köhler.
Cette rencontre a été marquée par divers contributions sur la problématique de la corruption en Afrique.
Pour l’homme d’affaire Mo Ibrahim, « il faut se demander qui sont les complices de la corruption en Afrique, ces hommes d’affaires qui corrompent les leaders africains ».
« La France a introduit des lois anti-corruption il y a soixante ou soixante dix ans. Mais combien de Français impliqués dans des affaires de corruption en Afrique sont passés devant des tribunaux ? Zéro. Les leaders africains se corrompent-ils seuls ? », a-t-il ironisé.
Présent à cette tribune d’échanges, le chanteur et homme politique sénégalais Youssou N’Dour s’est quand à lui, félicité des » grandes avancées qu’a connues l’Afrique en matière de bonne gouvernance et de démocratie » et de la » réappropriation du pouvoir par les populations « .
La secrétaire générale adjointe de l’ONU, la nigériane Amina J. Mohammed, a pour sa part indiqué que » l’Afrique a connu des avancées en matière de gouvernance, mais ce n’est pas assez « .
Le jury de la Fondation Mo Ibrahim qui publie chaque année un indice évaluant les avancées ou les reculs en matière de bonne gouvernance en Afrique, et récompense depuis 2007 les dirigeants africains qui incarnent un « leadership d’excellence », avait annoncé fin février ne pas avoir trouvé de candidat ayant réuni l’ensemble des qualités requises en 2016, pour la sixième fois en dix ans.
Les lauréats reçoivent cinq millions de dollars, versés sur dix ans, et une allocation à vie annuelle de 200.000 dollars.