L’état d’urgence en Ethiopie prolongé de quatre mois
Le Parlement éthiopien a approuvé ce jeudi, la prolongation pour quatre mois supplémentaire, l’état d’urgence décrété en octobre dernier sur toute l’entendue du territoire national.
La décision avait été prise pour mettre un terme à plusieurs mois de violentes manifestations antigouvernementales, notamment dans les régions à majorité Oromo et Amhara.
Selon la radio gouvernementale Fana, «la chambre a voté à l’unanimité l’extension de l’état d’urgence», qui selon le ministre de la Défense Siraj Fegessa vise à s’assurer que «la paix et la sécurité relatives» qui prévalent actuellement s’installent durablement.
Fin 2015, les Oromos et Amharas, les deux principales ethnies du pays (centre et ouest) avec plus de 60% de la population, ont initié un mouvement de contestation antigouvernementale, avant de l’étendre à la région Amhara (nord) à partir de l’été 2016.
Les contestataires dénoncent la domination sans partage de la coalition au pouvoir depuis 25 ans, et ce qu’ils estiment être une surreprésentation de la minorité des Tigréens aux postes-clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité.
Les contestations organisées pendant plusieurs mois dans le pays, avaient été sévèrement réprimés par les autorités, et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn avait dû déclarer l’état d’urgence le 9 octobre pour six mois, pour y mettre fin. La répression avait fait plus de 500 morts, selon des organisations de défense des droits de l’Homme.
Selon les autorités, plus de 11.500 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’état d’urgence, la plupart ont été ensuite libérées après avoir suivi un programme de « rééducation » et de « conseils ». Les manifestants s’en étaient notamment pris à des bâtiments publics et à des usines appartenant à des promoteurs étrangers.