Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo acquittée et les victimes exigent son transfèrement à la CPI
La Cour d’assises d’Abidjan a acquitté ce mardi, l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, jugée depuis mai 2016, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale 2010-2011.
« Le jury à la majorité déclare Simone Gbagbo non coupable des crimes qui lui sont reprochés, prononce son acquittement et ordonne qu’elle soit remise immédiatement en liberté si elle n’est retenue pour d’autres causes » a déclaré le juge Kouadjo Boiqui, président de la Cour d’assises.
Un verdict prononcé à la majorité des 9 juges de la Cour après plus de six heures de délibéré.
Selon l’accusation l’ex-première dame était poursuivie pour son implication au sein d’une cellule de crise qui aurait commis des crimes, et dans le bombardement d’un marché à Abobo (commune dite favorable à Alassane Ouattara) pendant la crise qui a suivi la présidentielle de 2010 qui opposait son époux à l’actuel chef de l’Etat.
Simone Gbagbo est donc blanchie des crimes dont on l’accuse mais pas libérée pour autant. En effet, il y a deux ans, devant cette même Cour d’assises à Abidjan, elle avait été condamnée à vingt ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Mais pour le collectif des victimes, « c’est la tristesse et la désolation », Issiaka Diaby, le président du collectif a estimé que « La Côte d’Ivoire vient de démontrer qu’elle n’a ni la capacité ni la volonté de rétablir les victimes dans leur dignité »
« Nous appelons immédiatement à l’exécution du mandat d’arrêt à l’encontre de Simone Gbagbo et nous allons nous retrouver à la CPI pour que cette affaire soit tranchée une bonne fois pour toute. » a-t-il poursuivi.