Kinshasa confirme la mort des deux experts de l’ONU portés disparus
Les corps des deux experts de l’ONU, enlevés par des inconnus le 12 mars dernier et conduits dans une forêt de la province du Kasaï central, au centre de la République Démocratique du Congo (RDC), agitée par une rébellion ont été retrouvés morts.
Selon Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, la police a découvert « deux corps d’Européens avec un corps d’un Congolais, dans un trou, près de la rivière où les deux experts avaient disparu ». « Et comme il n’y a pas d’autres étrangers disparus dans le pays, on craint que ce ne soit eux », a ajouté Mendé.
Deux experts nommés par le secrétaire général de l’ONU, un Américain et une Suédoise ainsi que trois chauffeurs et un interprète congolais, avaient été enlevés il y a quelques jours par des inconnus et conduits dans une forêt de la province du Kasaï central (centre de la RDC).
Le porte-parole du gouvernement a en outre précisé que « l’absence de coopération de la MONUSCO avec les autorités locales aura été fatale aux deux experts et à nos quatre compatriotes ». Il s’inquiète toutefois de la détérioration de la situation sécuritaire dans le centre du pays, où » 39 policiers ont été décapités », soulignant que « la région du Kasaï devient de moins en moins sûre ».
L’UE, l’ONU et l’UA s’inquiètent également du niveau de violence en RDC, dans un communiqué, ces quatre organisations « notent avec une profonde préoccupation la grave situation qui prévaut dans les provinces du Kasaï », au vu notamment d’ « informations faisant état de la mort d’environ 40 membres de la police nationale congolaise ».
La situation est en effet tendue en RDC depuis que les discussions sur les arrangements particuliers pour la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 sont dans l’impasse.
Le président Kabila a promis aux évêques mardi de s’engager en vue de ramener les parties à un consensus sur les questions sources de discorde notamment celles concernant la nomination du Premier ministre et du président du Conseil de suivi de l’accord.
Malgré ses assurances de M. Kabila, rien ne présage des jours meilleurs. Car l’union pour la démocratie et le progrès social, principal parti d’opposition en RDC, a lancé un appel à des manifestations, le 10 avril prochain, après l’échec du dialogue annoncé la veille.