La conférence pour la réconciliation au Mali boycottée par l’opposition
Les assises nationales ou la « Conférence d’entente nationale » au Mali qui sont censées favoriser la réconciliation dans le pays, ont débuté ce lundi à Bamako, sur fond de division.
La rencontre s’est ouverte en présence de partis de la majorité au pouvoir et de groupes armés pro-gouvernementaux, mais en l’absence des représentants de l’opposition et de l’ex-rébellion Touareg, qui dénoncent notamment un manque de concertation préalable.
Dans des communiqués vendredi, la coordination des mouvements de l’azawad (CMA) annonçait qu’elle ne participerait pas à la rencontre, dénonçant notamment un manque de préparation et de concertation.
Les partis politiques de l’opposition avaient eux aussi fait savoir qu’ils ne prendraient pas part aux assisses de Bamako.
«La gouvernance catastrophique actuelle doit être inscrite à l’ordre du jour. On ne peut pas organiser une rencontre aussi sérieuse à la hâte», avait notamment expliqué à la presse, Iba Ndiaye, un porte-parole de ces partis.
Ce rendez-vous est également boycotté par la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), la deuxième centrale syndicale du pays. Son secrétaire général, Hamadoun Amion Guindo évoque aussi la non-implication de la confédération durant toute la durée des travaux préparatoires.
Les tractations impliquant autorités maliennes et médiateurs internationaux qui se sont poursuivies tard dans la nuit de dimanche pour tenter de convaincre les groupes armés et membres de l’opposition, n’ont donc pas suffit à faire bouger les lignes.
A l’ouverture des travaux, le président malien Ibrahim Boubacar a exprimé ce lundi sa volonté de voir « un Mali uni et ouvert », invitant les Maliens au rassemblement et à l’introspection en faveur de l’intérêt général. Il a aussi appelé à éviter que la conférence « ne soit prise en otage par les surenchères diverses, par les tentatives de positionnement et par les remises en cause d’arrière-garde ».
Cette conférence, qui se poursuivra jusqu’au 2 avril selon le programme officiel, est prévue par l’accord de paix de mai-juin 2015 au Mali. Elle vise notamment à « élaborer une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale sur une base consensuelle », selon le gouvernement.