Mauritanie-Constitution : L’opposition appelle à « la mobilisation générale »
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé mercredi soir que le projet de révision constitutionnelle qui a été rejeté par le Sénat, sera soumis à référendum « le plus rapidement possible ».
Le projet de révision constitutionnelle qui prévoit notamment la suppression du Sénat et le changement du drapeau national, a été élaboré lors d’un dialogue entre le pouvoir et l’opposition dite modérée en septembre-octobre 2016.
Lors d’une conférence de presse, le président Mauritanien a déclaré que «par ce rejet, nous sommes arrivés à une situation de blocage. Or, nous avons une porte de sortie : aller en référendum conformément à l’article 38 de la Constitution».
Une quinzaine de partis de l’opposition radicale réunis au sein du Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU) dénonce ces amendements. Le 11 mars, le FNDU avait appelé les sénateurs à refuser de «signer leur propre arrêt de mort».
Le président du FNDU, Moussa Fall, a appelé à « la mobilisation générale des Mauritaniens pour barrer la route à cette nouvelle folie et protéger la démocratie et la stabilité du pays ».
« Nous estimons que c’est très dangereux, que l’article 38 sur lequel le président se base pour effectuer son passage en force ne s’y prête pas », a expliqué l’opposant, soulignant que la révision constitutionnelle était régie par les articles 99, 100 et 101, qui imposent « le passage obligé par le Parlement ».
Outre la suppression du Sénat, que devront remplacer des conseils régionaux, et le changement du drapeau, le projet de révision constitutionnelle prévoit aussi la suppression de la Haute cour de justice, du médiateur de la République et du Haut conseil islamique.
Le texte, largement approuvé le 9 mars par l’Assemblée nationale, a été repoussé le 17 mars au Sénat (33 voix contre et 20 pour) pourtant dominé par la majorité présidentielle.