Niger : L’Etat remis dans ses droits
6,5 milliards de FCFA (13 millions de dollars américains). Telle est la somme que la République du Niger a pu récupérer grâce au travail de la « Commission de Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale et pour la Promotion de la Bonne Gestion des Biens Publics », comme annoncé vendredi dernier par son président, M. Abdoul Karim Mossi.
Cette structure a été créée en mai 2010, soit deux mois après le putsch contre le président Mamadou Tandja, dans le but d’assainir la gestion des deniers publics. Par conséquent, conformément à ses attributions, elle a passé au peigne fin toutes les opérations des principales institutions du pays, dont la Présidence de la République, l’Assemblée Nationale, des Ministères (Santé Publique, Défense Nationale,…), la Société Nigérienne d’Electricité,…, afin d’y déceler d’éventuelles malversations financières entre 2000 et 2010. Bilan très lourd : des irrégularités à hauteur d’au moins de 86 milliards de FCFA (172 millions de dollars américains) avec 3 milliers de personnes impliquées. Ainsi, en cette heure des comptes, les coupables sont simplement sommés de rendre l’argent détourné à qui de droit. Dans le cas contraire, par refus d’obtempérer ou faute de moyens financiers, ces personnes sont mises à la disposition de la justice. Celle-ci a déjà commencé à mettre derrière les barreaux certains présumés coupables.
Le rapport de cette commission a été rédigé à mi-parcours. En fait, son travail est loin d’être terminé. Mais, pour aplanir le sentier qu’empruntera l’imminente administration Issoufou, un bilan était nécessaire. Il lui incombera la lourde tâche de faire profiter au peuple nigérien l’argent récupéré.