Le congolais Bemba condamné par la CPI à un an de prison pour subordination de témoins
L’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba déjà condamné à 18 ans de prison pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice en Centrafrique, a été condamné ce mercredi, par la Cour pénale internationale (CPI), à un an de prison supplémentaire et 300.000 euros d’amende pour subornation de témoins dans le cadre de son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Dans cette seconde affaire, il est reproché à l’ex-chef de guerre, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que le député du parti MLC, Fidèle Babala, et le témoin de la défense, Narcisse Arido, d’avoir versé de l’argent et donné des cadeaux à des témoins ou leur avoir promis une installation en Europe en échange d’un faux témoignage devant la CPI.
Les avocats de Bemba et les autres complices dans cette affaire, ont également été condamnés à différentes peines d’emprisonnement, allant de 6 à 30 mois de prison couplés de 30.000 euros d’amende. « Il est nécessaire de décourager un tel comportement », a précisé le juge Bertram Schmitt.
Jean-Pierre Bemba, ancien riche homme d’affaires de 54 ans avait été condamné en juin 2016 à 18 ans de prison pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.
Dans l’affaire de subordination de témoin, il a également été condamné à verser une amende de 300.000 euros dans les trois mois suivant cette sentence. La somme sera transférée au Fonds pour les Victimes, a précisé la CPI.
Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) pourraient d’ailleurs attribuer vendredi les premières sommes affectées au dédommagement de victimes de crimes de guerre, estimées à plus de 16,4 millions de dollars par les avocats des victimes d’une attaque sur un village congolais en 2003. Une première dans l’histoire de la cour.
Alors que se termine ce procès connexe, le premier du genre pour cette juridiction, Jean-Pierre Bemba a interjeté appel fin septembre de sa première condamnation pour crimes de guerre, dénonçant des « vices de forme » et évoquant notamment l’arrestation de son avocat durant le procès.