Procès Simone Gbagbo: réquisitoire et plaidoiries attendus lundi prochain sans la défense
Le réquisitoire et les plaidoiries dans le procès de l’ex-première dame ivoirienne Simone Gbagbo se feront lundi 27 mars, en l’absence de ses avocats qui n’étaient pas présentés ce mardi à la reprise d’audience.
Les avocats qui ont boycotté cette audience demandent « la reprise totale » des débats. Cette absence « sans lettre de justification ni d’excuses » selon le juge Kouadjo Boiqui (président de la Cour d’Assises) qui la poursuit pour crime contre l’humanité à Abidjan, n’a pas empêché la poursuite de ce procès ouvert depuis mai 2016.
« Nous continuerons le procès sans les avocats commis d’office » a déclaré le juge président expliquant que dès lors que l’accusée elle-même ne comparaît pas, ses avocats n’ont pas obligation d’être présents, conformément à l’article 317 du Code de procédure pénale. « Elle n’est pas présente, ses avocats ne sont plus nécessaires », a expliqué Kouadjo.
Après lecture du rapport d’expertise psychiatrique et l’enquête de moralité de Simone Gbagbo, le juge a clos les débats sur le fond dans ce dossier et renvoyé l’audience à lundi prochain pour les réquisitoires et plaidoiries.
Sauf changement de dernière minute, la défense ne fera pas de plaidoirie. Selon le procureur général Aly Yéo, « la parole va être donnée lundi aux avocats de la partie civile (l’Etat de Côte d’Ivoire) pour présenter leurs plaidoiries; après, le procureur va prononcer son réquisitoire (…) avant que le jury ne rentre en délibération pour rendre un verdict ».
Jugée pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan, lors de la crise postélectorale ivoirienne, le procès de l’ex-première dame est entrecoupé de nombreuses suspensions depuis son ouverture et est quasiment à l’arrêt depuis le retrait fin novembre 2016, des avocats de la défense. La dernière apparition au tribunal de Mme Gbagbo qui risque dans ce procès une peine de prison à vie, remonte à fin novembre 2016.
Simone Gbagbo qui purge déjà une peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », prononcée en 2015, est également accusée d’avoir participé à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime de son mari, lors de la crise post-électorale de 2010.