Réchauffement des relations entre le Saint Siège et le Rwanda
Le souverain pontife a profité de la première visite du président rwandais Paul Kagame au Vatican ce lundi, pour implorer « le pardon de Dieu » pour « les péchés et manquements de l’Eglise et ses membres » durant le génocide de 1994 au Rwanda.
Selon un communiqué du Saint Siege, le pape a exprimé « sa profonde tristesse, et celle du Saint-Siège et de l’Eglise, pour le génocide perpétré contre les tutsi » ainsi que « sa solidarité avec les victimes et ceux qui continuent à souffrir des conséquences de ces événements tragiques ».
Sur son compte Twitter, Paul Kagamé s’est félicité d’ »un nouveau chapitre dans les relations entre le Rwanda et l’Eglise catholique/Saint-Siège ». Depuis la fin du génocide, les relations entre le Saint-Siège et le Rwanda demeurent particulièrement difficiles.
En novembre, le gouvernement rwandais avait en effet estimé que le Vatican devait demander pardon pour le rôle de certains représentants de l’Eglise catholique dans le génocide qui a fait 800.000 morts en 1994 selon l’ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi.
L’Eglise catholique a été à plusieurs reprises mise en cause pour sa proximité avec le régime hutu extrémiste de l’époque et pour l’implication de prêtres et de religieux dans les massacres. Plusieurs prêtres, religieux et religieuses ont été jugés pour leur participation au génocide, principalement par les tribunaux rwandais, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ou la justice belge. Certains ont été condamnés, d’autres acquittés.
Lundi, le pape s’est être en phase avec la lettre des évêques rwandais qui avaient demandé pardon en novembre 2016, espérant que «son humble reconnaissance des manquements de cette période, qui ont malheureusement défiguré l’Eglise, puisse contribuer à une ‘purification de la mémoire’».
La ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo a estimé, pour sa part, que la rencontre entre les deux chefs d’État s’était déroulée dans «un esprit d’ouverture et de respect mutuel. C’est un pas positif pour l’avenir de la relation entre le Rwanda et le Saint-Siège, basée sur une compréhension honnête et partagée de l’histoire du Rwanda et du combat impératif contre l’idéologie génocidaire».