Gabon : Interdiction des activités d’un syndicat des enseignants grévistes
A dix jours d’un « dialogue politique » voulu par le président gabonais, Ali Bongo après sa réélection contestée en août 2016, le gouvernement du Gabon a décidé d’interdire les activités d’une Confédération syndicale d’enseignants proche de l’opposant Jean Ping.
Selon un arrêté du ministre de l’Intérieur rendu public samedi dans le journal «l’Union» proche du Gouvernement, « les activités de la Convention des syndicats du secteur Éducation (Conasysed) sont interdites ».
La Conasysed, une confédération qui regroupe sept syndicats d’enseignants, est en grève depuis la rentrée scolaire, qui a débuté avec un mois de retard le 31 octobre 2016. Elle dénonce des classes surchargées, exige le paiement des primes et la démission du ministre de l’Éducation, Florentin Moussavou.
« Ayant appelé à une grève illimitée depuis le 12 octobre 2016, la Conasysed s’est trouvée, par le nombre de ses adhérents, impliquée dans plusieurs actions de troubles à l’ordre public, entrave à la liberté de travail, violences et voie de fait » souligne dans son arrêté, le ministre de l’intérieur.
Lors d’une conférence de presse samedi, le secrétaire général de la Conasysed, Simon Ndong Edzo a indiqué que « les organisations syndicales condamnent avec la plus grande fermeté cette décision inique et arbitraire ». « Les organisations ne se reconnaissent pas dans les accusations sans fondement, dont le but est de tuer le syndicalisme au Gabon », a ajouté Ndong Edzo.
Cette interdiction faite à la Conasysed, membre de la confédération syndicale «Dynamique unitaire» qui a soutenu Jean Ping, le rival du président Ali Bongo Ondimba dans l’élection présidentielle du 27 août, intervient alors qu’un dialogue politique avec la société civile et puis avec les partis politiques, aura lieu du 28 mars au 10 mai au Gabon.
Jean Ping, qui conteste la victoire d’Ali Bongo, a indiqué qu’il boycottait ce forum, tout comme la «Dynamique unitaire».