Kenya : Le gouvernement veut employer des médecins étrangers
Face au durcissement de la grève des médecins, les autorités kényanes ont haussé le ton en annonçant ce mercredi leur intention de faire appel à des médecins étrangers.
Les médecins kényans sont en grève depuis trois mois et depuis, les négociations avec le gouvernement sont dans l’impasse. Furieux, le président kényan Uhuru Kenyatta s’en était violemment pris mardi aux quelque 5.000 médecins des hôpitaux publics.
« Nous ne céderons pas devant les menaces et les intimidations », avait-il déclaré. « Est-ce que ces docteurs pensent que nous sommes si stupides? Nous vous avons offert de meilleurs salaires que ceux des hôpitaux privés ».
Mais ces salaires évoqués par M. Kenyatta est loin des revendications des médecins. En effet, les hommes en blousses demandent une multiplication de leur salaire par trois comme convenu dans un accord de négociation collective signé en 2013, mais qui n’a jamais été appliqué.Les grévistes dénoncent également la corruption endémique dans pays et réclament des moyens supplémentaires pour les hôpitaux publics.
Ils ont rejeté mardi une proposition d’augmenter de 50% leur salaire. Le gouvernement proposait jusque là une hausse de 40%.
Peter Munya, le président du Conseil des gouverneurs, qui rassemble les gouverneurs des 47 comtés du Kenya, a donc indiqué mercredi que le gouvernement « travaillait sur des mesures alternatives pour ramener le secteur de la Santé où il était (avant la grève) en cherchant des services où ils sont disponibles, sur le continent ou en dehors ».
« Nous avons décidé que les docteurs qui n’ont pas repris le travail doivent se considérer comme étant licenciés », a-t-il ajouté.
A l’approche des élections prévues en août, la grève des médecins est un dossier épineux et potentiellement dommageable pour M. Kenyatta, qui briguera un deuxième mandat.