Les journalistes tchadiens dénoncent le harcèlement de l’Agence nationale de sécurité
Les organisations de la presse privée du Tchad ont dénoncé jeudi dans un communiqué, « le harcèlement et les menaces dont sont victimes certains journalistes» de la part de l’Agence nationale de sécurité (ANS) ».
Les journalistes sont surtout inquiets du sort des directeurs de publication de Tribune Info, EricKokinangué, de Mutations, Malachie Mbaïraga Djonbé et de Haut-Parleur, Mbaïrabé Stéphane Ouaye.
Le communiqué évoque aussi le cas d’un « collaborateur des journaux, Daniel Ngadjadoum, enlevé dimanche dernier à sa sortie de l’église, en pleine journée, puis relâché trois jours après. »
Face aux restrictions imposées depuis un certain temps, à la presse indépendante, le président de l’Union des journalistes tchadiens, Belngar Larmé Laguerre rappelle que « c’est au Haut Conseil de la communication et à la justice de traiter les questions relatives aux délits de presse, il n’appartient pas à l’Agence nationale de sécurité de traquer les journalistes parce que ce n’est pas son travail ».
Selon le président de l’Union des journalistes tchadiens, le journaliste Malachie Mbaïraga Djonbé aurait publié un article sur un agent de l’ANS exerçant comme journaliste à Moundou, dans le Sud du pays. En revanche, il dit ignorer ce qui est reproché aux autres journalistes.
Toute la presse privée tchadienne s’insurge contre « le recul des libertés de la presse et d’expression garanties par l’article 72 de la Constitution du Tchad. »
Réagissant à cette sortie des journalistes, le président du Haut Conseil de la communication, Dieudonné Djonabaye, rappelle, pour sa part, que son organe a pour mission de garantir la liberté de la presse et la liberté d’expression, estimant que, les journaux ayant des problèmes avec les services de sécurité ont choisi d’évoluer hors du cadre légal.
Djonabaye affirme que » la plupart des journaux refusent de faire le dépôt légal », cela constitue, une négation du rôle du Haut Conseil de la communication…qui est pourtant une émanation de la presse tchadienne. »
En l’absence du dépôt légal, il n’y pas grand-chose que le Haut Conseil ou la justice puisse faire, a-t-il conclu.