L’ONU accuse l’armée congolaise d’avoir «tiré pour tuer», à la fin du second mandat de Kabila
Dans un rapport publié mardi, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) accuse l’armée congolaise d’avoir délibérément tué des civils en République Démocratique du Congo (RDC), lors des événements sanglants qui ont marqué la fin constitutionnelle du mandat du président Joseph Kabila.
Le rapport rendu public mardi par le BCNUDH et la Monusco indique qu’au moins 40 personnes ont été tuées, dont cinq femmes et deux enfants, « dans le contexte des événements du 19 décembre» 2016, marquant la fin théorique du second mandat du président Joseph Kabila.
Le document de 24 pages qui s’appuie sur des « preuves crédibles » collectées sur le terrain, accuse les soldats congolais, y compris les membres de la Garde républicaine et ceux de la police militaire, d’avoir tué par balle au moins 28 personnes.
Selon le rapport, l’armée avait une intention délibérée de tirer pour tuer. Par exemple «à Boma [dans l’ouest du pays], les 8 personnes tuées ont été abattues par des balles tirées à bout portant dans les parties supérieures de leur corps par des militaires des FARDC du régiment de Boma, des Forces navales et de la Garde républicaine venant de Muanda».
Les autorités congolaises, dénoncent un «rapport partisan» et accusent une «partie de l’opposition» d’être les commanditaires des violations des droits de l’homme décriées.
Dans une correspondance envoyée au BCNUDH par Marie-Ange Mushobekwa, ministre congolais des Droits humains, écrit que « Certains leaders de cette opposition ont préparé leurs partisans pour ces sales besognes et leur ont donné un mot d’ordre clair de s’attaquer à la police pour pousser cette dernière à la faute ».
Arrivé au terme de son second mandat le 19 décembre, Joseph Kabila a pu se maintenir au pouvoir, l’élection de son successeur n’ayant pas été organisée dans les délais.
Les évêques ont haussé le ton mardi, dénonçant la « mauvaise foi » des acteurs congolais pour empêcher la tenue des élections en 2017 comme prévu dans l’accord.