L’ONU se dit inquiète de l’annonce d’un 4e mandat de Nkurunziza
Dans un rapport présenté au Conseil de sécurité en fin de semaine, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est dit inquiète des propos récents du président burundais, Pierre Nkurunziza évoquant la possibilité de briguer un quatrième mandat.
Cela « risquerait d’intensifier la crise et de saper les efforts collectifs en vue d’une solution durable » au Burundi, écrit Antonio Guterres.
En effet, Pierre Nkurunziza a annoncé fin décembre qu’il pourrait à nouveau, se représenter en 2020, « si le peuple le demande », laissant craindre que la crise née de sa réélection en 2015 à un troisième mandat controversé ne se prolonge durablement.
Le secrétaire général de l’ONU se dit « très préoccupé » par ces déclarations. Des inquiétudes liées également au rôle grandissant des milices Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir, accusées d’exactions, alors que plus de 200 cas de disparitions forcées recensées depuis octobre sont « particulièrement préoccupants ».
Le rapport de de l’ONU, dont les conclusions ont été rejetées vendredi par l’ambassadeur burundais auprès des Nations unies, Albert Shingiro, précise que la milice « contribue à donner un sentiment d’insécurité et à créer un climat de peur ».
Albert Shingiro dénonce un « rapport biaisé » et influencé par le désir de « vengeance » de l’émissaire de l’ONU dans le pays, Jamal Benomar, dont le Burundi a demandé le remplacement.
L’ambassadeur burundais auprès des Nations unies se dit par ailleurs « très surpris » que le chef de l’ONU se soucie du nombre de mandats de Pierre Nkurunziza « quand plusieurs présidents un peu partout en Afrique et ailleurs sont à leurs 4e, 5e, 6e, 7e mandats sans que la même préoccupation ne soit évoquée ».
Le Conseil de sécurité a repoussé au mois de mars prochain, une réunion sur le Burundi qui était prévue cette semaine.
Les violences déclenchées en avril 2015 par la décision du président Nkurunziza de se représenter pour un troisième mandat ont fait plusieurs centaines de morts. Près de 390.000 habitants ont fuit le pays. Ce chiffre devrait dépasser les 500.000 en 2017, selon l’ONU.