Mali : Le pain de la discorde
Ces derniers temps au Mali, le pain pose problème. Des fois, certains consommateurs ont du mal à en trouver, les boutiques habituelles étant curieusement fermées. D’autres, par contre, dénichent les précieuses miches mais ces dernières sont vendues à des prix supérieurs à la normale.
Principale cause à cette situation, la Côte d’Ivoire siège sur le banc des accusés. Suite au conflit postélectoral, l’acheminement de la matière première, le blé, jusqu’au Mali, est plus coûteuse qu’auparavant. Ce qui doit avoir logiquement des retombées, d’abord, sur la tarification du sac de farine, dont le prix est passé des 16000 FCFA (32 dollars) habituels à plus de 20000 FCFA (40 dollars), et, ensuite, sur le pain, lequel se négocie d’habitude à 150 FCFA (0,3 dollar) ou à 300 FCFA (0,6 dollar) selon la taille. Pourtant, l’Etat malien persiste en refusant d’intervenir sur le coût du pain.
En fait, aujourd’hui, le pain se vend sur les marchés maliens au même prix qu’en 2008. A l’époque, le cours mondial du blé étant en hausse, 50 kg de farine se vendaient à 22500 FCFA (45 dollars) au Mali. Une situation qui avait alors contraint le gouvernement malien à majorer le prix du pain. Bien que le sac de la céréale ait baissé depuis, ce, avant la crise ivoirienne, les boulangers, quant à eux, n’ont jamais fait de même. C’est pourquoi, les autorités maliennes ont trouvé inutile de revoir, une fois de plus, le prix du pain.
Du bras de fer entre le gouvernement et les boulangers maliens, qui sortira vainqueur ? En tout cas, l’administration malienne a pleinement raison de camper sur sa position. Mais, vu que les vendeurs de pains nourrissent la population, leur avis n’est pas, non plus, à négliger. Le compromis semble donc être le meilleur recours.