Nouvelle médiation au Burundi pour relancer le dialogue entre pouvoir et opposition
L’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa tentera en sa qualité de facilitateur africain dans la crise burundaise, tentera une nouvelle fois de rassembler pouvoir et opposition autour d’une même table de jeudi à samedi à Arusha (nord de la Tanzanie), pour aborder pour la première fois des « questions de fond ».
Avec des grandes figures du Cnared, plateforme regroupant la quasi-totalité de l’opposition burundaise intérieure et en exil et le pouvoir, le médiateur Benjamin Mkapa souhaite aborder pour la première fois, des « questions de fond », telles que le 3ème mandat controversé du président Pierre Nkurunziza ou la « mise en place d’un gouvernement d’union nationale », selon une source diplomatique.
Cependant les chances de réussite de cette nouvelle médiation sont réduites car le pouvoir à Bujumbura refuse toujours de négocier avec le Cnared (Conseil National pour le Respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et la Restauration de l’Etat de Droit), qu’il qualifie de terroriste, malgré les pressions et les sanctions de la communauté internationale.
De son côté, le Cnared continu de récuser Mkapa en tant que facilitateur et a annoncé qu’il ne participerait pas à cette session.
Selon Willy Nyamitwe, responsable de la communication présidentielle, «le Cnared est une organisation non reconnue par la loi burundaise et qui renferme en son sein des individus recherchés par la justice burundaise ».
« Il est donc clair que les inviter dans un quelconque processus de dialogue constitue une injure qui ne peut être acceptée par le gouvernement », a-t-il affirmé.
Le Cnared, qui réaffirme que la constitution burundaise ne permettait pas au président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, compte quand- même, « envoyer une délégation à Arusha pour voir Mkapa et avoir une ou deux précisions avant de prendre une décision définitive sur son cas », a expliqué un des leaders du Cnared.
Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis la candidature en avril 2015 de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et son élection en juillet de la même année. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes à quitter le pays.