Les six journalistes ivoiriens toujours en détention bientôt devant le parquet
Les six journalistes ivoiriens interpellés ce week-end pour atteintes à l’autorité de l’Etat et à la révolte des militaires, ont passé leur deuxième nuit en détention au camp de gendarmerie d’Agban, malgré les appels à leur libération des organisations professionnelles de la presse et de l’opposition.
Auditionnés depuis dimanche après leur arrestation, c’est en début de soirée que le dernier de la liste a répondu aux questions des enquêteurs de la brigade de recherche de la gendarmerie nationale.
Les procès-verbaux des auditions seront transmis au procureur de la république près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau qui les poursuit.
Les syndicats et organisations de la presse privée de Côte d’Ivoire ont exigé dans des communiqués publiés lundi, leur libération « immédiate et sans conditions ». Ils dénoncent une violation de la Loi sur la presse de 2004 qui dépénalise les délits de presse.
De son côté, Mamadou Koulibaly le président de Liberté et démocratie pour la République (LIDER-opposition) a dénoncé cette détention «très abusive» lors d’une conférence de presse qu’il a animée lundi à Abidjan.
«Avec la plume et le clavier, je ne vois pas comment un journaliste peut porter atteinte à la sureté de l’Etat ? », s’est-il interrogé. L’ex-président du parlement ivoirien qui souhaite leur libération, recommande «que les députés convoquent une séance d’information parlementaire et une enquête parlementaire pour donner l’origine des revendications, des dépenses» à la suite des différentes mutineries qui secouent le pays depuis quelques semaines.
Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs des quotidiens L’Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), sont détenus depuis dimanche à Agban, un camp de gendarmerie d’Abidjan avec leurs collaborateurs HamadouZiao (rédacteur en chef de L’Inter), Jean BédelGnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le Temps).