Six journalistes ivoiriens arrêtés pour « diffusion de fausses informations »
Six journalistes ivoiriens dont trois patrons de médias ont été interpellés ce dimanche à Abidjan, sous ordre du procureur de la république, avant d’être conduits au camp de la gendarmerie d’Agban où, selon un de leurs collaborateurs, ils devaient passer la nuit.
Ils seront présentés au parquet lundi pour avoir écrit qu’un accord de paiement de primes avait été trouvé entre le gouvernement et les éléments des Forces spéciales qui s’étaient mutinés la semaine dernière à Adiaké.
Dire qu’un accord financier a été conclu avec les mutins est une « divulgation de fausses informations » sur la récente mutinerie de soldats, « de nature à inciter les soldats à la révolte », selon un communiqué du procureur de la République lu à la télévision nationale.
« Ces agissements tombent sur le coup de la loi qui réprime l’incitation des militaires à l’insoumission et à la rébellion, les atteintes à l’autorité de l’Etat et la publication d’informations fausses se rapportant au secret de la défense et de la sûreté de l’Etat » poursuit le texte.
Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs des quotidiens ivoiriens l’Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), qui répondaient à une convocation de la gendarmerie, ont été arrêtés et enfermés dans un camp de la gendarmerie.
Ces patrons sont détenus en même temps que leurs collaborateurs Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l’Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps).
Le procureur de la république précise que l’audition des journalistes « interpellés va se poursuivre afin de situer les responsabilités ».
Début janvier, la Côte d’Ivoire avait été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes.