La police angolaise pointée du doigt dans la bousculade meurtrière dans un stade
La police angolaise est pointée du doigt par plusieurs témoins après la bousculade survenue vendredi dernier, à l’entrée du stade d’Uige dans le nord de l’Angola, faisant au moins 17 morts et 56 blessés, selon un bilan officiel, lors d’un match de football de la première journée de première division.
Des témoins accusaient samedi les forces de police d’avoir provoqué la panique en tentant notamment de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogène.
Selon Olavo Castigo, un témoin de la scène, « ce sont les policiers qui ont commencé à créer la confusion. C’était mal organisé, ils ont lancé des grenades lacrymogènes, ce qui a provoqué le mouvement de foule ».
Une version confirmée par Simao Teca qui était aussi à l’entrée du stade vendredi. « La police a commencé à frapper les gens qui étaient contre la grille du stade et à lancer des grenades lacrymogènes. Certains sont tombés et sont morts » écrasés par le piétinement de la foule, dit-il.
Dans un communiqué publié suite à ce drame, le président angolais, Jose Eduardo dos Santos, a lui-même critiqué la police, évoquant « une grave erreur de laisser autant de gens s’approcher du stade ». « Beaucoup de gens n’avaient pas de billet et cela a créé la confusion. C’est très triste », déclare Dos Santos.
Le président du club Santa Rita, qui jouait à domicile, a dénoncé lui aussi une «faute grave» qu’aurait commise la police «en laissant la population s’approcher du stade».
Une commission d’enquête chargée de déterminer les causes du drame a été mise en place samedi par le gouvernement. Une autre commission devra soutenir les familles endeuillées et aider à l’organisation des funérailles.
Le drame qui pose à nouveau le problème de sécurité dans les stades en Afrique, a eu lieu à l’entrée du stade où le club de Santa Rita accueillait le Recreativo do Libolo, en ouverture du championnat angolais.
En 2009, 19 personnes sont mortes dans la capitale économique ivoirienne Abidjan après une bousculade lors d’un match de qualification pour la Coupe du monde 2010 entre la Côte d’Ivoire et le Malawi.
En 2001, un mouvement de foule avait également coûté la vie à 127 supporters à Accra, la capitale du Ghana.