Zimbabwe : L’opposant Evan Mawarire libéré sous caution
La justice zimbabwéenne a libéré sous caution ce mercredi, le pasteur Evan Mawarire, l’un des chefs de file de la fronde anti-Mugabe dans le pays.
Mais l’opposant reste inculpé notamment de tentative de sabotage du gouvernement, après son arrestation le 1er février, à son retour de six mois d’exil.
Le tribunal de Harare a ordonné la libération de l’opposant Mawarire contre une caution de 300 dollars et demandé au prévenu de remettre son passeport à la justice et de se présenter deux fois par semaine devant la police.
Au cours de l’audience, le réquisitoire du procureur Edmore Nyazamba qui a dépeint le pasteur comme un « terroriste reconnu », enclin à s’échapper en cas de libération sous caution, n’a pas été suivi par le juge Clement Phiri, le qualifiant de « faible ».
« Nous sommes heureux que la roue de la justice ait tournée », s’est réjouie la sœur du pasteur, Telda Mawarire, dans une déclaration à la presse.
Ce pasteur inconnu du grand public jusqu’en 2016, avait lancé une vaste campagne de protestation baptisé #ThisFlag (#CeDrapeau) contre le vieux et indéboulonnable président zimbabwéen, Robert Mugabe qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1980.
Parti en exil en juillet, en Afrique du Sud puis aux Etats-Unis pour « chercher des soutiens », il est rentré le 1er février au Zimbabwe, où il a été immédiatement interpellé.
Accusé d’incitation à la violence et de tentative de sabotage du gouvernement, il a été placé en détention et devrait à présent, comparaître devant la justice le 17 février prochain.
Le pays qui est asphyxié par une grave crise économique depuis le début des années 2000, compte 90% de sans-emploi parmi sa population active.
Malgré le chaos économique et la grogne de la population, le président Mugabe, 93 ans, est d’ores et déjà en course pour un nouveau mandat en 2018.