La Tunisie lance une instance de lutte contre le trafic d’êtres humains
Une « instance de lutte contre la traite des personnes », créée par un projet de loi adopté en août 2016 par le parlement tunisien, a lancé ses activités ce mercredi en Tunisie.
Visant notamment à protéger les femmes et les enfants migrants, cette instance permettra, selon la ministre tunisien de la Justice, Ghazi Jribi, de cibler « les réseaux cherchant à exploiter des enfants, des femmes et tous ceux qui sont dans une situation de fragilité, comme les migrants ».
A cet effet, elle la nouvelle instance proscrit toute forme d’exploitation, notamment des femmes et des enfants, c’est-à-dire « le recrutement, le transport, le transfert, le détournement, l’hébergement ou l’accueil (…) par le recours ou la menace de recours à la force », ajoute le ministre.
La présidente de cette instance, Raoudha Laabidi, a quant à elle, insisté sur son importance en Tunisie, considérée comme un pays de transit pour de nombreux migrants notamment subsahariens cherchant à rejoindre l’Europe.
Selon elle, « la Tunisie est particulièrement concernée car la traite des personnes constitue un crime transfrontalier », puisque les réseaux de passeurs profitent du chaos politique et sécuritaire en Libye voisine.
Afin de mener à bien la lutte contre ce type de trafic, Mme Raoudha a indiqué que le premier défi serait de « créer une base de données et d’établir des statistiques parce qu’on ne peut pas mettre une stratégie (de lutte contre la traite des personnes) sans connaître l’étendue du phénomène ».
Le trafic d’êtres humains prend des formes multiples comme la prostitution, les services forcés, l’esclavage, la servitude ou la mendicité, le prélèvement total ou partiel d’organes.