Cameroun: le procès des trois sécessionnistes anglophones reporté au 13 février
Le Tribunal Militaire camerounais de Yaoundé a renvoyé mercredi, au 13 février prochain, sous une vive tension, le procès des trois leaders anglophones poursuivis entre autres, pour sécession et rébellion.
Une centaine d’avocats étaient mobilisés mercredi pour soutenir leur collègue Me Nkongho Agbor Balla, figure de proue du mouvement de grève qui a paralysé les deux régions anglophones du Cameroun. Me Balla et ses coaccusés encourent jusqu’à 20 ans de prison selon la loi Camerounaise.
La situation a failli dégénérer dans l’enceinte du Tribunal quand certains responsables du Tribunal militaire de Yaoundé se sont opposés à une communication que donnaient Maîtres Monthé et Tchoungang aux avocats et à la presse sur ledit report.
L’irruption du greffier en chef a mis les avocats en colère. Il a par ailleurs interdit aux journalistes et photographes toute prise de vue et interviews avec les avocats, précisant que seuls les médias d’Etat sont autorisés. Un journaliste a été interpellé et conduit par les gendarmes au Secrétariat d’Etat à la défense, son matériel a été saisi.
Les avocats ont protesté contre cette violation de leur droit de s’exprimer. Venu à la rescousse, le commissaire du gouvernement près du Tribunal militaire est parvenu à baisser la tension. L’ancien bâtonnier Me Monthé a fixé alors ses collègues et la presse sur les raisons du report de l’ouverture du procès des trois leaders anglophones parmi lesquels, l’avocat Balla.
Après la dissolution par le gouvernement Camerounais du consortium de la société civile anglophone, Me Balla et Fontem, enseignant et animateur à la radio Mancho Bibixy avaient été interpellés. Ils sont poursuivis pour acte de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution, insurrection, outrages à corps constitués et aux fonctionnaires, complicités d’actes de terrorisme, incitation à la guerre civile.