Côte d’Ivoire : Ouverture mardi du procès des « disparus du Novotel »
Le procès des « disparus du Novotel », quatre hommes, dont deux Français, dont l’enlèvement dans cet hôtel d’Abidjan et leurs assassinats ont eu lieu en pleine crise postélectorale en Côte d’Ivoire, s’ouvre ce mardi devant la cour d’assises d’Abidjan avec dix personnes à la barre, dont huit militaires.
Selon l’acte d’accusation, le général Brunot Dogbo Blé qui commandait la Garde républicaine, est accusé de « séquestration et assassinat », les autres d’enlèvement » et/ou « disparition de cadavres ».
Me Ange Rodrigue Dadje, un des avocats de la défense se dit » surpris que ce soit un tribunal civil qui soit en charge de ce dossier, alors que ce sont des militaires qui sont principalement poursuivis dans cette affaire ». Il a aussi rappelé que l’arrêt d’accusation fait état « d’une opération militaire sous commandement militaire ». Selon lui « l’instruction a été bâclée. L’ordonnance du juge d’instruction et l’arrêt de l’accusation ont fonctionné par supposition pour déduire la culpabilité des accusés ».
« Nous attendons trois choses du procès: savoir s’il y a des commanditaires, où ont disparu les corps et pourquoi on les a arrêtés puis tués », avait commenté l’avocat français des familles des victimes, Pierre Olivier Sur.
Le directeur de l’hôtel Novotel d’Abidjan, Stéphane Frantz Di Rippel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, le plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure très en vue du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien, Chelliah Pandian, directeur général de Sania, filiale de Sifca, avaient été enlevés par un commando militaire le 4 avril 2011 à Abidjan lors de la crise postélectorale.
Ils avaient été conduits au palais présidentiel, torturés et tués, selon le gouvernement du président Alassane Ouattara installé après l’arrestation le 11 avril de son prédécesseur Laurent Gbagbo.
Le corps d’Yves Lambelin est le seul à avoir été formellement identifié. La mort des trois autres victimes a été établie sur la base de témoignages et d’indices.