Maurice : la question de la succession du Premier ministre indispose pouvoir et opposition
Pravind Jugnauth devrait succéder à son père, le premier ministre mauricien, sir Anerood Jugnauth, vétéran de la scène politique, qui a annoncé samedi qu’il présenterait sa démission ce lundi.
Dans un message télévisé, le premier ministre mauricien, a déclaré qu’il soumettra sa démission ce lundi à la présidente de la République.
«Je cèderai ma place à un leader plus jeune et plus dynamique, Pravind Jugnauth, qui dispose d’une majorité au Parlement », a-t-il ajouté.
Son fils Pravind, 55 ans et actuel ministre des Finances, chef du Mouvement socialiste mauricien (MSM), le principal parti de la coalition au pouvoir, est au regard de la Constitution appelé à succéder à son père, cependant sa légitimité est contestée par l’opposition.
La démission de ce dirigeant de centre-droit, qui avait déjà déclaré le 12 septembre, lors d’une conférence de presse, qu’il pourrait quitter son poste avant la fin de son mandat prévu en 2019, pourrait donc créer des turbulences politiques dans cette démocratie stable depuis son indépendance.
Le débat sur le mode de désignation du nouveau premier ministre divise dans cet archipel de 1,3 million d’habitants. Cependant plusieurs mauriciens estiment que le poste de Premier ministre ne peut se transmettre de père en fils, sans passer par des élections.
Selon la Constitution, la présidente Amenah Gurib Fakim doit, après consultations, nommer le député susceptible de réunir une majorité parlementaire comme Premier ministre.
Dans l’éventualité où ce dernier ne parviendrait pas à obtenir la majorité au Parlement, la présidente devrait dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer de nouvelles élections générales.
Pendant ce temps, la coalition au pouvoir est affaiblie après le départ en décembre de quatre ministres, qui ont rejoint l’opposition pour protester contre un projet de réforme constitutionnelle. Aussi, elle ne dispose plus que de 41 députés sur les 69 siégeant à l’Assemblée nationale.
La situation de Pravind Jugnauth est donc précaire, car l’opposition devrait en profiter pour faire vigoureusement entendre sa voix.