Nigeria : Le bilan du raid aérien contre un camp de déplacés s’alourdit
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a produit mercredi, un nouveau bilan, plus lourd, dans le bombardement par un avion nigérian d’un camp de déplacés du nord-est du Nigeria.
« On estime que 70 personnes ont été tuées et plus de cent blessées », dont six volontaires de la Croix-Rouge locale, a affirmé le CICR dans un communiqué, ajoutant que ce bilan pouvait s’alourdir davantage.
Quelques heures après le drame survenu le mardi 17 janvier, l’ONG Médecins sans Frontières avait annoncé que 52 personnes étaient mortes et que plus de 100 autres avaient été blessées.
Mercredi, à Rann, environ 90 blessés attendaient toujours une évacuation d’urgence, dont 46 grièvement atteints étaient soignés « en plein air dans un environnement précaire », selon le CICR.
Le Dr Laurent Singa, un chirurgien du CICR, une organisation dont six employés nigérians ont été tués et 13 autres blessés dans le bombardement, estime que « les conditions pour les soins postopératoires ne sont pas adéquates, tous les patients doivent être évacués à Maiduguri le plus vite possible ».
A Maiduguri, hôpitaux publics, médecins et ambulances ont été placés en alerte dans le cadre d’un « plan d’urgence médical » déclenché par les autorités de l’Etat du Borno.
Le haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a parlé « d’événement vraiment catastrophique », réclamant une enquête approfondie pour que « cela ne se reproduise jamais. »
Le général nigérian, Lucky Irabor qui commande les opérations militaires contre le groupe jihadiste Boko Haram, a affirmé que l’aviation avait reçu des informations faisant état de regroupements de « terroristes de Boko Haram » dans la région de Kala-Balge.
Ce bombardement survient alors que l’armée nigériane a revendiqué de nouvelles victoires contre la filiale du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest.