La Gambie en état d’urgence à deux jours de l’investiture de Barrow
Le président sortant de la Gambie Yahya Jammeh qui refuse de céder le pouvoir à Adama Barrow, vainqueur de la présidentielle du 1er décembre dernier, a signé mardi, un décret établissant un état d’urgence pour 90 jours dans le pays.
Ce décret intervient alors que le président de la Cour suprême gambienne, Emmanuel Fagbenle, a rejeté l’examen du recours porté devant sa juridiction par le chef de l’Etat Yahya Jammeh contre l’investiture de son successeur élu Adama Barrow, prévue le 19 janvier.
Le président élu a averti depuis dimanche dernier à Dakar, où il réside pour des raisons de sécurité, qu’il prêterait serment ce jeudi en Gambie.
La Gambie est plongée dans une grave crise depuis que Jammeh a annoncé le 9 décembre qu’il ne reconnaissait plus les résultats de la présidentielle du 1er décembre, une semaine après avoir pourtant félicité Barrow pour sa victoire.
Beaucoup de Gambiens ont fui leur pays pour le Sénégal craignant l’insécurité, et un climat général d’incertitude.
Quatre journalistes de la télévision chinoise CGTN, basés à Nairobi, deux Suédois de l’agence de photojournalistes Kontinent et un photographe sénégalais de l’AFP, se sont vus interdire lundi soir, l’entrée en Gambie au motif qu’ils n’avaient pas d’accréditation, alors qu’ils attendaient de récupérer le document sur place après en avoir fait la demande.
Aussi trois journalistes sénégalais ont été interpellés le 10 janvier à Banjul, où ils couvraient une audience de la Cour suprême, puis expulsés de Gambie.
Les responsables de leurs médias respectifs ont indiqué que le motif avancé pour les expulsions était le défaut d’accréditation, bien que certains d’entre eux en aient obtenu une pour l’élection présidentielle du 1er décembre, et aient continué à travailler avec ce document sans rencontrer de problème.
Le Maroc et le Nigeria ont proposé d’offrir l’asile à Jammeh s’il acceptait de céder le pouvoir à Barrow.
En cas de refus de céder pacifiquement le pouvoir, la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), menace le président sortant Jammeh, d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre démocratique dans le pays.