La justice égyptienne annule la rétrocession de deux îlots à l’Arabie saoudite
La Haute cour administrative égyptienne a confirmé ce lundi, l’annulation de la rétrocession par l’Egypte à l’Arabie saoudite, des deux petits îlots inhabités de la mer Rouge, Tiran et Sanafir, jugeant que les deux îles étaient des territoires souverains égyptiens, contrairement à ce qu’avait affirmé le gouvernement.
Le verdict de la Haute Cour prend à contre-pied la décision du gouvernement égyptien qui, à l’occasion d’une visite du roi Salman en avril 2016 au Caire, avait annoncé la rétrocession au Royaume saoudien, des deux petits îlots inhabités de Tiran et Sanafir à l’Arabie.
A l’annonce du verdict lundi, des avocats et des activistes ont laissé exploser leur joie dans la salle du tribunal, scandant : « Ces îles sont égyptiennes ».
Cependant, ce jugement pourrait ternir davantage les relations entre les deux pays, au moment où le conflit syrien constitue l’un des sujets de discordes entre Le Caire et Ryad. L’Arabie saoudite a arrêté de fournir du pétrole à l’Egypte.
Après une procédure judiciaire intentée par des avocats, une cour administrative avait annulé en juin dernier, l’accord mais le gouvernement avait fait appel de cette décision.
Selon des avocats au tribunal, le gouvernement ne peut pas interjeter appel après le nouveau verdict de lundi. Mais l’ancien président du Conseil d’Etat Mohamed Hamed al-Gamal a toutefois précisé que le gouvernement pourrait présenter un recours devant la cour constitutionnelle.
En avril, l’annonce de la rétrocession avait soulevé une vive controverse et déclenché des manifestations contre le régime d’Abdel Fettah al-Sissi.
Le gouvernement avait toutefois justifié cette rétrocession en expliquant que les deux îlots, situés près de la pointe sud de la péninsule du Sinaï à l’entrée du Golfe d’Aqaba, appartenaient à l’Arabie mais que Ryad avait demandé en 1950 au Caire d’en assurer la protection.