Le ministre ivoirien de la Défense à Bouaké pour rassurer les militaires mutinés
Le ministre ivoirien de la défense est attendu ce vendredi en fin de matinée, dans la ville de Bouaké, ex-fief de la rébellion, pour apporter les réponses du gouvernement aux militaires en colère.
Malgré ses assurances et celle du Chef de l’Etat Alassane Ouattara, les militaires qui s’étaient mutinés il y a une semaine, ont de nouveau tiré en l’air dans la nuit de mercredi à jeudi et dans la matinée de vendredi, à Bouaké au camp génie pour « mettre la pression ».
Le week-end dernier, le mouvement des mutins dont beaucoup sont d’anciens rebelles s’était déclenché à Bouaké et étendu à la plupart des casernes du pays, notamment dans la capitale économique Abidjan.
Ils revendiquent des primes, une hausse des salaires et de meilleures conditions de travail. Un accord avait été trouvé samedi à Bouaké entre le ministre et les soldats, mais ces derniers ne semblent pas encore entièrement satisfaits.
« Nous attendons notre argent demain. Ce qui compte c’est l’argent », a déclaré l’un des mutins sous le couvert de l’anonymat, soulignant que les soldats « mettaient la pression » pour « rappeler en haut lieu ce qui a été convenu ».
Les habitants qui vivent dans la psychose ont fait des stocks de provisions et de nombreux magasins ont fermé ou n’ont pas ouvert jeudi matin en raison des coups de feu. Par mesure de prudence, les banques de la ville ont décidé de fermer leurs portes ce vendredi.
En novembre 2014 déjà, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké et s’était également étendue à Abidjan et à d’autres villes.
La Côte d’Ivoire a mis en route en 2016, une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu’en 2020. Elle prévoit la modernisation et les achats d’équipements pour 1,2 milliard d’euros et une refonte des effectifs.