Cameroun : Journées « ville morte » dans la zone anglophone
Des journées « ville morte » organisées au Cameroun, par des anglophones qui protestent contre leur « marginalisation » dans ce pays à majorité francophone, ont été suivies lundi dans plusieurs cités des régions anglophones, fief de l’opposition au régime du président, Paul Biya.
La minorité anglophone représente environ 20% des 22 millions d’habitants du pays.
L’Appel d’organisations sécessionnistes, a été très suivi à Bamenda, épicentre de la contestation des anglophones alors que lundi marquait la rentrée scolaire au Cameroun après les vacances de Noël.
A Buéa, chef-lieu de la seconde région anglophone, c’est également « la paralysie », a indiqué un enseignant de la ville.
Malgré les appels des autorités et même des élites des régions anglophones, à la reprise des cours dans ces zones, où ils sont suspendus depuis novembre du fait de troubles et des appels à la grève, les écoles sont restées désertes.
Les acteurs de l’école ont très largement suivi le mot d’ordre de certaines organisations anglophones prônant la partition du pays qui avaient appelé à une opération « ville morte » en zones anglophones.
« Si la reprise des cours est effective dans huit régions (francophones), ce n’est pas le cas dans le nord-ouest et le sud-ouest », a rapporté la radio d’Etat.
Selon elle, les parents se sont abstenus d’envoyer leurs enfants à l’école par « peur de représailles » alors que les autorités avaient déployé des forces de sécurité autour des établissements scolaires.
Des violences ont éclaté fin novembre à Bamenda, réputée frondeuse et la sécurité y a été renforcée avec notamment le déploiement de militaires. Le 8 décembre, des affrontements entre police et manifestants avaient fait au moins deux morts.
Une minorité d’anglophones réclame la création d’un Etat indépendant baptisé Southern Cameroon. Les modérés penchent pour le fédéralisme.