Mozambique: Une nouvelle trêve de deux mois décrétée par l’opposition
L’opposition mozambicaine a décrété ce mardi, une trêve de deux mois, dans le conflit qui oppose la branche armée du Renamo et le gouvernement et qui a fait plus de 20.000 déplacés et réfugiés, afin de favoriser les pourparlers de paix qui piétinent depuis plusieurs semaines.
La Renamo, ancienne rébellion de la guerre civile (1976-1992) qui a repris les armes en 2013, observait déjà un cessez-le-feu d’une semaine depuis le 27 décembre, un « geste de bonne volonté » pour permettre aux Mozambicains de passer tranquillement les fêtes de fin d’année.
Lors d’une conférence de presse téléphonique entre le maquis du centre du pays où il se terre et la capitale Maputo, le leader de l’opposition mozambicaine, Afonso Dhlakama a déclaré mardi, qu’il y a eu «quelques petits incidents mais la trêve de sept jours s’est bien passée». Il a annoncé à la même occasion, «le prolongement de la trêve pendant 60 jours, jusqu’au 4 mars», pour créer, a-t-il dit, «un environnement propice à l’accélération des pourparlers à Maputo, dans une ambiance de paix et de tranquillité pour les deux côtés, le gouvernement et la Renamo».
Le gouvernement n’a pas immédiatement réagi à l’annonce surprise de la Renamo. Mais lundi, le président Filipe Nyusi avait estimé que la responsabilité d’un éventuel prolongement de la trêve incombait à la Renamo.
L’annonce de cette trêve intervient à la suite de plusieurs conversations téléphoniques entre Nyusi et l’opposant Dhlakama qui vit retranché dans les montagnes de Gorongosa (centre) depuis octobre 2015.
Entamées fin mai 2016, ces négociations qui visent à mettre fin au conflit qui oppose l’armée à la Renamo, sont au point mort depuis l’échec et le départ des médiateurs internationaux du pays, à la mi-décembre.
Le Mozambique, déchiré de 1976 à 1992 par une sanglante guerre civile qui a fait un million de morts, vit une nouvelle période d’instabilité depuis 2013.