Le Nigeria épargne 630 millions d’euros en écartant 50.000 fonctionnaires fantômes
Le gouvernement nigérian qui mène une lutte effrénée contre les emplois fictifs dans l’administration du pays a débarrassé la fonction publique de 50.000 « travailleurs fantômes », réalisant en moins d’un an, ainsi une économie de près de 630 millions d’euros.
Selon la présidence qui a fait l’annonce ce mardi, 13 milliards de nairas ont été économisés sur les salaires payés de février à décembre 2016, tandis que l’audit des retraites a permis de récupérer 1,1 milliard de nairas par mois sur la même période.
« La masse salariale du gouvernement fédéral a été débarrassée de 50.000 travailleurs fantômes, permettant d’économiser la somme gigantesque de 200 milliards de nairas (627,8 millions d’euros) » en 2016, précise dans un communiqué, le porte-parole de la présidence, Garba Shehu.
Onze des principaux suspects de cette affaire, a-t-il ajouté, ont été traduits devant la Commission pour les crimes économiques et financiers (EFCC).
« Le programme phare de l’administration Muhammadu Buhari pour débarrasser le système de la fraude et installer la bonne gouvernance est en cours », a souligné Shehu, précisant que « le gouvernement a entrepris une vérification continue des salaires » dans la fonction publique.
Elu en 2015, le président Muhammadu Buhari a fait de la lutte contre la corruption endémique au Nigeria, son principal cheval de bataille, accusant l’administration de son prédécesseur, Goodluck Jonathan d’avoir vidé les caisses de l’Etat.
Plusieurs barons proches de l’ex-président Goodluck, dont des ministres et des juges très haut placés, ont été accusés de corruption ou de blanchiment d’argent et traduits devant les tribunaux.
Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer cette répression, affirmant qu’elle se fait au détriment de l’économie du pays et vise uniquement les proches de l’ancien gouvernement.
La semaine dernière, la ministre des finances avait promis de récompenser financièrement et de protéger ceux qui dénonceraient les détournements de fonds publics.
L’économie du Nigeria, premier producteur africain de pétrole et deuxième économie après l’Afrique du Sud, est entrée en récession cet été suite à la chute des cours du pétrole, un secteur qui assure 70% des recettes publiques du pays.