La Tunisie lance une campagne contre la discrimination raciale
Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a plaidé lundi, en faveur d’une « stratégie nationale afin de changer les mentalités, (et) une loi qui criminalise la discrimination», au lendemain d’une manifestation d’étudiants africains dénonçant de « multiples cas d’agressions » ciblant la communauté noire.
Dans un discours prononcé à l’occasion d’une « Journée nationale contre la discrimination raciale », le premier ministre tunisien a appelé à l’examen en urgence, par le Parlement, d’un projet de loi pénalisant le racisme.
Le chef du gouvernement a relevé qu’il est un devoir national « d’entamer la discussion (…) sur ces sujets tabous », car « la discrimination raciale constitue une atteinte aux droits de l’Homme ».
Afin de réunir tous les Tunisiens autour de cette cause, il a indiqué vouloir faire de cette « Journée nationale » du 26 décembre un « rendez-vous annuel ».
Le ministre chargé des droits de l’Homme, Medhi Ben Gharbia, a également appelé à « briser le silence » autour des faits et gestes discriminatoires.
Ces prises de position interviennent au lendemain d’une manifestation de migrants africains dans le centre-ville de Tunis à l’appel d’associations d’étudiants africains pour dénoncer de « multiples cas d’agressions », dont celles subies samedi dernier dans la capitale par trois Congolais, dont l’agresseur a été interpellé et devait être présenté ce lundi à la justice.
En juin, des organisations de la société civile avaient présenté leur propre proposition de loi criminalisant toute forme de discrimination, et obtenu le soutien de députés de la majorité, dans le cadre notamment de la lutte antiraciale.
Selon des juristes, la Tunisie ne compte à ce jour aucune loi spécifique à la lutte contre les discriminations raciales. Seule une loi dédiée à la liberté de la presse, en fait mention.