Taïwan accuse Pékin d’influencer Sao Tomé à des fins diplomatiques
Le gouvernement taïwanais a accusé ce mercredi la Chine d’exploiter les difficultés financières de Sao Tomé-et-Principe pour obtenir la reconnaissance diplomatique du petit Etat insulaire du golfe de Guinée.
La réaction de Taïwan fait suite à un communiqué dans lequel le gouvernement de Sao Tomé annonçait mardi soir, qu’il reconnaissait désormais « le principe de l’existence d’une seule Chine, représentée en droit international par la République populaire de Chine ».
Dans cette logique, le gouvernement de Sao Tomé « a décidé à compter de cette date de rompre formellement ses relations diplomatiques avec Taïwan « .
Depuis que le nouveau président des États-Unis, Donald Trump a déclaré ne pas se sentir tenu par ce principe de «Chine unique» en vigueur à la Maison Blanche depuis 1979, la chine est en quête de soutien dans son conflit avec Taïwan.
« Nous nous félicitons du retour de Sao Tomé et Principe sur la juste voie du principe de la Chine unique », a réagi mercredi le ministère chinois des Affaires étrangères sur son site Internet.
Cependant pour Taïwan, «le gouvernement de Pékin ne devrait pas se servir du trou noir financier de Sao Tomé, pour promouvoir son principe de ‘Chine unique».
En Afrique, le Burkina Faso et le Swaziland sont les deux derniers pays à entretenir des relations formelles avec Taïwan.
Depuis la séparation des deux Chines en 1949, Pékin ne reconnaît pas l’indépendance de Taïwan, estimant qu’il n’existe qu' »une seule Chine ».
Pékin et Taipeh se livrent depuis longtemps à une « diplomatie du carnet de chèque » afin de s’assurer le soutien diplomatique des Etats appauvris.
Après l’apaisement matérialisé par une série d’accords commerciaux et économiques conclus en 2008 entre Pékin et Taipeh, la course à la reconnaissance, a repris en mars dernier, lorsque la Chine a établi des relations diplomatiques avec la Gambie.