La CEDEAO privilégie un départ pacifique de Jammeh du pouvoir
Les chefs d’état ouest-africains réunis samedi à Abuja, la capitale du Nigeria, pour leur sommet annuel, ont appelé le président gambien sortant, Yahya Jammeh à reconnaître sa défaite à la récente présidentielle et « à s’abstenir de tout action susceptible de mettre en danger la transition et un transfert pacifique du pouvoir au président élu ».
Yahya Jammeh était absent à ce 50e sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a réuni onze sur les 15 présidents des pays membres.
Les dirigeants ouest-africains se sont séparés sur un communiqué final qui a réitéré en termes généraux, leur appel au départ pacifique du leader gambien, même s’ils promettent le cas échéant, de recourir à « tous les moyens nécessaires pour faire appliquer le résultat du 1er décembre ».
Les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont désigné comme médiateurs le président nigérian Muhammadu Buhari et son homologue ghanéen sortant John Dramani Mahama, qui prenait part à son dernier sommet en tant que président du Ghana.
Une délégation de la CEDEAO conduite par la présidente du Liberia, Mme Sirleaf qui s’était rendue la semaine dernière en Gambie, n’a pas réussi à convaincre Jammeh de reconnaître sa défaite. Le jour même de son arrivée, le parti de Jammeh avait saisi la Cour suprême pour demander l’annulation des résultats du scrutin accordant la victoire à Adama Barrow.
Samedi, quelque 200 hommes politiques, défenseurs des droits de l’homme et représentants de la diaspora gambienne se sont réunis dans la capitale sénégalaise Dakar, pour réclamer une transition politique pacifique.
Dans une déclaration télévisée le 9 décembre, Yahya Jammeh, qui gouverne la Gambie depuis 22 ans, a rejeté les résultats de l’élection du 1er décembre accordant la victoire à son adversaire de l’opposition, Adama Barrow.
Un revirement de situation qui est intervenu une semaine après que Jammeh ait pourtant reconnu sa défaite et appelé devant les caméras de la télévision nationale, le nouveau président pour le féliciter.
Yahya Jammeh, conteste à présent les résultats du scrutin qu’il dit entaché de fraudes et d’irrégularités en faveur de l’opposant.