TPIR : Libération anticipée d’un historien et d’un prêtre
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a annoncé la libération anticipée de l’historien Ferdinand Nahimana et l’abbé Emmanuel Rukundo, condamnés pour leur participation au génocide de 1994 au Rwanda.
Les deux hommes qui étaient détenus à Koulikoro, au Mali, en vertu d’un accord sur l’exécution des peines, signé entre les Nations unies et Bamako, étaient condamnés respectivement à 30 et 23 ans d’emprisonnement.
Le juge américain Theodor Meron président du Mécanisme de l’ONU pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI) a expliqué dans une décision publiée ce mercredi sur le site internet du MTPI, que les deux hommes ont «montré des signes de réhabilitation’’ qui militent en faveur de leur libération anticipée. Ces deux décisions portent à dix le nombre de personnes qui ont bénéficié de libérations anticipées sur les 61 condamnés du TPIR.
Ces remises de peine sont critiquées à Kigali, où certains milieux estiment qu’elles minimisent le génocide de 1994.
Nahimana, ancien professeur d’Histoire à l’Université nationale du Rwanda (UNR), fut un des fondateurs de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM). Cette radio a été pointée du doigt pour des appels à la haine ethnique avant et pendant le génocide des Tutsis qui a fait quelque 800.000 morts entre avril et juillet 1994.
Il a été arrêté en mars 1996 au Cameroun, et avait été reconnu coupable d’entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation à commettre le génocide ainsi que de persécution et extermination.
Quant à l’Abbé Emmanuel Rukundo, ancien aumônier militaire dans le nord du Rwanda, il a été jugé coupable de génocide, extermination et assassinats.